On habitait une grande maison avec piscine. Ça ne
ressemblait à rien. C’était presque un mensonge. Heureusement qu’il faisait
trop chaud pour réfléchir. Le soleil nous abrutissait tellement qu’on ne
pensait qu’à améliorer nos mouvements, en fluidifiant le retour aérien du bras
avant la prise d’appui. Inutile de trop cogner la surface sous peine de diluer
sa force dans les éclaboussures, mieux vaut fendre l’eau en douceur, la couper
comme une cicatrice fraîche. On avait vite progressé dans la blessure. Parfois,
un coup de sonnette interrompait notre séance d’entraînement. On enfilait en
vitesse un peignoir, histoire d’être à peu près présentables quand on ouvrait
la porte.
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